'Convalescence'

Une lumière d'une blancheur immaculée éclairait la pièce. La neige tombait lentement, chaque flocon se déposant délicatement sur les moindres recoins de la ville. Celle-ci semblait paisible en effet, malgré les forts événements qui l'avait secouée il y a de cela trois jours. Tout semblait s'être ralenti à un tel point que tout le monde tentait d'oublier cet incident, comme si jamais rien ne s'était passé. Bien sûr, les journaux et la télévision relayaient toujours ces mêmes informations :

" Attentat au métro Bilan : trois blessés graves et quatre blessés légers, un miracle qu'il n'y ait eu aucun mort. "

La presse ne citait pas forcément tous les détails, ainsi, peu de gens savaient que l'un des braqueurs avait finalement trouvé la mort dans cet événement. Les motifs de ce dangereux braquage restaient d'ailleurs assez flous, faisant suer les enquêteurs de la criminelle.

Apollo fixait le plafond. Il avait dormi pendant deux jours et n’éprouvait plus un quelconque sommeil depuis. Il avait appris aujourd’hui que Zelda s’était réveillée mais que l’autre victime, Carmen Laguchi, était toujours plongée dans le coma. Il était à la fois soulagé pour Zelda mais désolé pour l’autre victime. C’était sûrement aussi grâce à cette procureure qu’ils lui devaient la vie. Les événements avaient défilé dans sa tête, et il ne pouvait s’empêcher à chaque fois de s’en vouloir : pourquoi n’avait-il pas été plus «brutal » avec ces saloperies de braqueurs ? C’était lui, la figure stéréotype de l’avocat niais qui espérait convaincre rien qu’avec des mots. Une belle erreur sans doute.

Pourtant, il ne pouvait nier que cette passivité était la paix qu’il avait toujours recherchée. Ce « fameux jour » il avait décidé de devenir quelqu’un d’autre, de repartir à zéro. Que pour faire éclater la vérité il n’aurait plus besoin de ses poings mais de sa parole, elle seule. Il avait juré qu’il tiendrait parole et était devenu avocat. Pour l’instant.

Soudain, un bruit ressemblant à une porte qui s’ouvre le coupa dans sa réflexion.

Invité

Zelda sortait juste d'une lourde opération. Elle s'était fait retirer une balle à l'épaule, mais également près du coeur.
Depuis peu de temps, elle ne se sentait pas très bien phisyquement, mais également mentalement.
Une de ses plus proches amies ~~Carmen Lagucchi~~ était toujours dans le coma avec deux balles en dessous de la poitrine, quand à Apollo Justice, sortait également d'une lourde opération. Elle n'avait aucun autre détail sur Apollo, c'est bien pourquoi elle s'était décidée d'aller le voir.
Elle s'inquiètait beaucoup pour lui, surtout qu'elle avait appris qu'il était tombé dans les pommes en essayant de la sauver.
Ceci la faisait culpabiliser, mais en même temps, elle lui était reconnaissante. Zelda se tenait devant la porte en compagnie de quelque infirmières, et attendait leur autorisation pour rentrer. La chambre d'Apollo affichait le numéro 22. Elle se cala contre un mur et sortit son portable.
Elle avait reçu un SMS d'un agent de la police scientifique:

"-Salut, tu vas mieux?"

Elle ne put s'empêcher de sourire en voyant que quelqu'un s'interressait à elle.

"-Oui je vais bien, mais je n'ai pas le droit de sortir de l'hôpital pendant 2 petits jours."

Après ce sourire étouffé, elle soupira. Elle était en bonne forme et ne pouvait pas sortir de cet endroit inutil.
Une infirmière s'avança vers la jeune femme.

"Vous pouvez entrer, il est conscient.
- Merci bien."

Zelda entra en ouvrant délicatement la porte.

Apollo fut muet de surprise.

"Oh ! Zeld--AIE !! "

Sur ces mots le jeune brun s'était redressé violemment, ravivant la douleur à sa côte. Il le regrettait maintenant sincèrement plié en deux sur son lit, les bras croisés sous son ventre.

( Bien, le médecin ne mentait pas... Tu vas rester cloué au lit mon cher Apollo !! )

Il leva les yeux vers Zelda qui riait de le voir se tordre ainsi.

"Euhm... Euh... Tu vas bien ? Tu peux marcher ?"

Invité

Zelda vit Apollo se tordre en deux, c'était une scène assez comique.

"Euhm... Euh... Tu vas bien ? Tu peux marcher ?
-Normalement j'ai pas le droit de sortir de ma chambre, ni de marcher d'ailleurs. Le médecin doit me passer des béquilles."

Effectivement, elle boitait, elle semblait se déplacer avec douleur.
Elle s'installa sur un fauteuil à coté du lit d'Apollo.

"-Au fait Apollo, tu te souviens de ce qui c'est passé? Je n'ai aucun souvenir."

Elle creusa dans ses pensées, elle se souvenait de quelque chose.
Elle se souvenait d'un homme pointant une arme derrière son dos, avant qu'elle fasse tomber dans le coma le premier homme.
Elle se souvenait aussi d'avoir demandé de l'aide à Apollo.
Quel souvenir sombres...

" -Normalement j'ai pas le droit de sortir de ma chambre, ni de marcher d'ailleurs. Le médecin doit me passer des béquilles."

" Hein ?! Mais... c'est très mal Zelda !! Tu es encore trop faible !! Imagine que ta blessure se rouvre !! "

Il s'apprêta à appeler une infirmiére pour rappeler cette jeune femme imprudente à l'ordre mais se ravisa en voyant de l'ombre passer sur son visage.

"-Au fait Apollo, tu te souviens de ce qui c'est passé? Je n'ai aucun souvenir."

A ces mots, l'image de Zelda inconsciente, baignant dans son sang, lui revint violemment à l'esprit. Son coeur tressaillit.

" Euh... Après que tu aies perdu conscience... je... euh..."

Il se revit, tentant désespérement de stopper l'hémorragie.

"... La police est arrivée. Et une femme procureure a été blessée en tentant de nous sauver. Voilà ce qui s'est passé. "

Il se sentait soudainement mal à l'aise.

Invité

"Hein ?! Mais... c'est très mal Zelda !! Tu es encore trop faible !! Imagine que ta blessure se rouvre !!
-Rooh! Ca va!" Dit-elle en faisant un sourire.

Apollo fit une grimace en essayant de se souvenir de l'épisode du métro.

"... La police est arrivée. Et une femme procureure a été blessée en tentant de nous sauver. Voilà ce qui s'est passé.
- ... Oui, Carmen."

Zelda soupira en songeant à sa pauvre amie tombée dans le coma.
Elle espérait juste que Carmen allait s'en sortir.
Apollo avait l'air étrangement mal à l'aise.

"Que ce passe-t-il Apollo?"

"Que ce passe-t-il Apollo?"

"Hein ? Euh t-tout va bien !! Je t'assure !! Tout va bien !! C'est juste que euh tu vois... c'était pas très joyeux tout ça."

( Pas très ? Pas du tout même ! )

Il laissa passer quelques instants puis il ajouta :

" C'était ... très courageux de ta part ce que tu as fait. "

Oui. La vitesse à laquelle Zelda avait maîtrisé le premier braqueur était impressionnant. Elle avait réagi très vite, contrairement aux autres témoins qui peinaient à réaliser ce qui venait de se passer (du moins ils ne voulaient pas y croire).
Et puis malheureusement pour eux, il y avait un deuxiéme braqueur caché qui n'a pas hésité un seul instant à mitrailler la foule...

Invité

-C'était ... très courageux de ta part ce que tu as fait.
- Ce que j'ai fais?

Zelda remonta très loin dans ses pensées, elle se souvient du premier braqueur qu'elle avait réussi à maîtriser.
Malheureusement, ses efforts fût vains.
Elle sourit à Apollo.

-Non. Ce n'était pas courageux, c'était normal. J'ai été formée pour ce genre de situation, mais j'ai bien l'impression que tout ceci n'a servit strictement à rien. Je ne sais pas ce que je fais dans ce métier. Normalement, j'aurais du réussir à maîtriser les deux braqueurs.

Elle continua son sourire.

-Non. Ce n'était pas courageux, c'était normal. J'ai été formée pour ce genre de situation, mais j'ai bien l'impression que tout ceci n'a servi strictement à rien. Je ne sais pas ce que je fais dans ce métier. Normalement, j'aurais du réussir à maîtriser les deux braqueurs.

Le jeune homme haussa les sourcils. Il ne croyait pas Zelda faire preuve d'autant de modestie.

" ... Si tu n'en n'avais pas maîtrisé au moins un on aurait vraiment été dans la panade ! s'exclama-t-il , Donc euh... je... On vous doit des remerciements à toi et à cette procureure. "

Il se gratta le cou avec un petit sourire.

" Et puis à moins que tu aies des yeux derrière la tête je ne vois pas comment tu aurais pu apercevoir le deuxiéme braqueur. Ne cherche pas à te blâmer, ni à blâmer qui que ce soit : ce qui est fait est fait. "

Comme Zelda continuait de sourire imperturbable, il ne sut plus quoi dire. Ce sourire lui rappelait d'ailleurs celui qu'elle affichait sur son visage lorsque le premier braqueur avait pris tout le monde de court.

" Euh... Hum... Sinon tu as revu les autres ? Du genre Ema ou Gavin... Il me semble les avoir aperçus lorsque l'ambulance est arrivée. "

Maintenant qu'il y pensait, "aperçu" était le bon mot. Il avait juste vu leurs silhouettes.

" Enfin je crois... J'ai reconnu leur voix mais... hésita-t-il perplexe, tout ce que j'ai vu c'était l'ombre d'un yéti et celui d'un palmier. "

Invité

"-Euh... Hum... Sinon tu as revu les autres ? Du genre Ema ou Gavin... Il me semble les avoir aperçus lorsque l'ambulance est arrivée.
-Non, je viens juste de sortir du coma, la première chose que j'ai faite, c'est venir te voir..."

Hein!? Que venait-elle de dire!? Autant faire une déclaration d'amour en direct!
S'en étant rendu compte, Zelda se mit la main sur la bouche en tentant de se rattraper.

"Je voulais pas dire ça! Je...! Je voulais juste savoir comment tu allais, euh je veux dire que je m'inquiétais, enfin je veux dire...!"

Qui avait-il de plus à dire? La honte totale.

"Comme c'est toi qui m'a sauvé, je voulais savoir si le braqueur ne t'avais pas fait trop de mal quand tu essayais de stopper mon hémorragie!..."

Quel mensonge!
Elle se souvint soudainement qu'Apollo avait le pouvoir de repérer es tics nerveux.
Elle se souvient au métro! Il lui avait même révélé son tic, dont elle n'avait aucune connaissance.
Qu'allait-elle faire à présent!?
Malgré cette galère, elle continua son sourire enfantin, qui en ce moment même, était plutôt hypocrite...

" Non, je viens juste de sortir du coma, la première chose que j'ai faite, c'est venir te voir..."

" M-me voir ?.. bafouilla-t-il en rougissant, Hé mais attends tu ..! "

La surprise avait gagné son visage. Zelda avait la main plaquée sur sa bouche, comme si elle venait de dire une bêtise.

" TU SORS CARREMENT DU COMA ?!! Hé mais tu devrais être en train de te reposer là !! Ca va pas la tête ?! s'écria-t-il, les docteurs de cet hôpital sont tous des irresponsables ?! "

Zelda avait bafouillé en même temps que lui et maintenant, il se demandait ce qu'elle avait pu bien dire.

" Euh ? Qu'est-ce que tu as dis ? "

"Comme c'est toi qui m'a sauvé, je voulais savoir si le braqueur ne t'avais pas fait trop de mal quand tu essayais de stopper mon hémorragie!..."

" Ah ! Euh ! Non non c'était rien ! Tout s'est très bien passé ! Enfin euh je veux dire tout allait bien !! "

Apollo stoppa net. Zelda avait un drôle de sourire. N'importe qui aurait pu deviner que la jeune femme essayer de dissimuler sa gêne.

" ... Tu étais encore consciente ? C-Comment tu sais pour ton hémorragie ?.. "

Invité

"... Tu étais encore consciente ? C-Comment tu sais pour ton hémorragie ?..
-J'étais "à moitié" consciente. Je n'entendais rien, j'ai juste eu le temps de voir quelque visages, dont le tien. "

Des images atroces lui revint en mémoire.
Les images de personnes qui poussaient des cris de douleurs, des tonnes de cadavres, mais surtout, elle se souvient d'Apollo ensanglanté. Quelles souvenirs horribles. Soudain, une infirmière vint dans la chambre.

"- Mlle Devil!..
-*Gloups*
-Vous devriez être en train de vous reposer, ou du moins marcher avec des béquilles ou un fauteuil!
-Je... Non, ça va.
-Tenez.

L'infirmière lui donne une paire de béquilles et s'en alla.
Zelda lui adressa un sourire et la remercia.

"-Bon. Tout va bien maintenant..."

Toujours aussi gênée, elle remonta son regard vers Apollo, qui semblait aussi rouge qu'elle.

La neige tombait maintenant lourdement du ciel. Le bruits des flocons qui s'écrasaient sur la vitre de la chambre et les pas du personnel qui résonnaient dans le couloir... Tout était maintenant amplifié par le silence. Leur silence.

" C'est la première fois que tu es hospitalisée ? Bon allez, pour ma part c'est ma deuxième. "

Il dit cela non sans un sourire triste. Il détestait les hôpitaux. Trop de souvenirs ressurgissaient. Des bons comme des mauvais d'ailleurs. Et les mauvais furent sans doute les plus douloureux. Néammoins cela faisait déjà longtemps qu'il vivait avec. Quoique l'on puisse y faire le temps s'écoule et referme lentement les blessures. Les cicatrices seront toujours là mais assumer pleinement ses faiblesses tout en continuant de vivre n'est-ce pas là le vrai courage ?..

Invité

"-C'est la première fois que tu es hospitalisée ? Bon allez, pour ma part c'est ma deuxième.
-Oui c'est la première fois... Mais sache que nous sommes dans le même hôpital que celui qui héberge ma mère inconsciente..."

Zelda dit ceci avec un sourire, malgré tout.
Avec le temps, elle s'y était habituée.
Après tout, le temps efface les douleurs, mais on en garde toujours des cicatrices.
C'est d'ailleurs pour ça, qu'elle s'efforce toujours de ne pas se souvenir du passé, le passé qu'elle a tellement redouté.
Elle vécut l'instant présent, comme tout le monde devrait le faire, selon elle.
Les gens serait bien plus libres d'esprit. Bien moins renfermés.
Elle avait longuement médité sur sa façon de vivre durant sa vie.

Les flocons tombaient bruyamment sur la fenêtre.
On ne voyait plus le ciel tellement il y avait de flocons.

"Tu as vu ça? Dit-elle, dommage qu'on ne puisse pas en profiter, a cause de cet hôpital!"

-Oui c'est la première fois... Mais sache que nous sommes dans le même hôpital que celui qui héberge ma mère inconsciente..."
" T- Ta mère est à l'hôpital ?! s'exclama-t-il, surpris, je-je ne savais pas désolé..."

En voyant Zelda sourire il ne put s'empêcher d'avoir un petit pincement au coeur. Le mal est partout, il veille la gueule ouverte. Où est-ce qu'il avait entendu ça déjà ? Il ne s'en souvenait plus trop. Quoiqu'il en soit, cette phrase résonnait dans sa tête comme une évidence.

Les flocons tombaient bruyamment sur la fenêtre.
On ne voyait plus le ciel tellement il y avait de flocons.

"Tu as vu ça? Dit-elle, dommage qu'on ne puisse pas en profiter, à cause de cet hôpital!"
" Je dirai plutôt que c'est plutôt à cause de notre esprit héroique ! " plaisanta-t-il.

Il essaya à nouveau de pivoter légèrement vers le bord du lit mais n'y parvint pas.

" Mince c'est encore pire que ce que je croyais." marmonna-t-il " Je suppose qu'il faut être un surhomme pour être sur pied deux jours après ça."

Il regarda Zelda.

"... Ou peut-être pas en fait." déduit-il finalement, avec un sourire au coin.

Invité

Apollo continuait de parler.
Zelda n'avait pas écouté. Elle avait décroché depuis qu'elle avait parlé de sa mère. Elle regardait par la fenêtre avec un petit air nostalgique. Elle avait un passé tellement doré. Enfin il fallait remonter loin, certes, mais son passé était un des meilleurs qu'un enfant ne puisse jamais demander.

La neige a comme don de faire réfléchir Zelda. Uniquement elle ? Je n'sais pas. La neige a un coté tellement dramatique, mais à la fois reposant. Sachant qu'Apollo se trouvait à coté d'elle, elle ne pouvait pas se permettre de l'ignorer. Mais malheureusement, il avait déjà terminé son monologue.

"... Ou peut-être pas en fait."

Ne sachant trop quoi répondre, à la fois gênée et désolée, elle adressa un sourire à Apollo quand celui-ci la regarda en lui adressant cette phrase.

« Désolée, j'étais dans mes pensées.»

Zelda, tu as toujours été une petite fille modèle qui ne saura jamais quoi faire de sa vie et qui est incapable de prendre une décision. Zelda. Tu ne rencontreras jamais personne et tu mourras seule.

Voilà ce que tous ces proches lui ont toujours répété. Même ses amis les plus fidèles. Mais depuis qu'elle avait rencontré Apollo, elle se sentait bizarrement moins triste et bien moins isolée. Elle se sentait également plus... Protégée. S'il n'avait pas été là pour stopper son hémorragie au métro, elle serait sans doute déjà sur son lit de mort. En fait, elle lui devait la vie.

« Apollo, tu te sens mieux ? Je peux faire quelque chose peut-être ? »

« Je peux faire quelque chose peut-être ? »

Apollo la regarda, les deux yeux écarquillés. Puis il finit pas éclater de rire.

" Tu te fiches de moi j'espère ?! C'est bien la premiére fois de ma vie qu'on me fait un coup pareil !! "

En voyant que Zelda ne comprenait et paraissait choquée de sa réaction il reprit, en essayant de se calmer :

" Désolé ! Tu comprends, quand une personne vient à peine de sortir du coma... Généralement on ne va pas lui demander de s'occuper de quelqu'un qui a passé deux jours à glander sur son lit ! " lui dit-il gentiment. " Je pense que tu devrais essayer plutôt d'aller te reposer... Je te trouve un peu pâle."

Invité

Apollo éclata de rire.

" Tu te fiches de moi j'espère ?! C'est bien la premiére fois de ma vie qu'on me fait un coup pareil !! "

Zelda n'avait pas comprit sa réaction, qu'est ce qu'il y avait de comique?

" Désolé ! Tu comprends, quand une personne vient à peine de sortir du coma... Généralement on ne lui va pas demander de s'occuper de quelqu'un qui a passé deux jours à glander sur son lit ! " lui dit-il gentiment. " Je pense que tu devrais essayer plutôt d'aller te reposer... Je te trouve un peu pâle.
- Quoi, me reposer? Tu rigoles j'espère! Pâle? Pas du tout! Je suis en pleine forme! Je n'ai pas besoin de repos ou quoi que se soit! Je me sens super bien!"

Elle dit ceci sans vraiment le penser. Tout ce qu'elle voulait c'est aider Apollo. Elle se moquait bien d'être fatiguée ou même à deux doigts de tomber dans les pommes! Elle se fichait bien d'elle, après tout, elle avait une dette envers Apollo. Même si sa tension était très basse, d'après les médecins et les infirmières.

D'ailleurs, elle n'avait prit aucun médicament depuis son réveil. Elle devrait peut-être. Ou pas. Enfin bref, n'avant jamais été hospitalisée, elle ne savait comment se comporter après un coma. Elle resta assise sur la chaise en admirant le sol sans le moindre sourire, cette fois.

Après tout, il n'y avait vraiment pas de quoi sourire.

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" Euhmm... tu sais Zelda, je vais mieux. Maintenant que tu vas bien je suis soulagé... "

A vrai dire, il avait passé ces deux derniers jours -à part dormir- à se ronger les sangs. Quand il posait des questions à propos de Zelda et de la procureure, il n'obtenait pas de réponse, prétextant le calme et le repos nécessaire à son rétablissement.

" Vous n'avez pas à vous inquiétez. Reposez-vous." lui affirmait l'infirmiére.
Comment voulez-vous que je ne m'inquiéte pas si vous ne me dites rien ?!

" Si vous continuez de cogiter comme cela votre tension va en pâtir. Je me verrai donc dans l'obligation de vous administrer une piqûre."
Hein ?! Quoi ?! Oh oh ... Pense à autre chose Justice ! Pense à autre chose ! Hmm ... Une abeille... C'est joli une abeille, non ?!

Le jour suivant, un soi-disant psy était même venu lui poser des questions.

" Qu'avez vous exactement ressenti à ce moment fatidique ? "
" Bein... Euh..." ( Il en a des bonnes lui... Que j'allais y passer quoi d'autre ?)
" Aimiez-vous jouer avec des Action Man quand vous étiez petit ? "
" ... C'est quoi le rapport là ?.. "
" Postulerez-vous pour le film Rush Hour 4 ? "

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" ... Encore une fois C'EST QUOI LE RAPPORT ?!

Je sais !! Vous n'êtes pas un PSY mais un JOURNALISTE !! AVOUEZ !!"

"...Non."
"Quoi ?!"
" Docteur je vous prierai de sortir ! Et vous M. Justice venez par ici. Votre piqûre est prête."
" NoOooOoOoOooOooOoOOoN !!"

***

En ressassant ces souvenirs "douloureux", il ne put s'empêcher de maugréer en se frottant le poignet.

Définitivement... Je hais les hôpitaux. Vraiment.

Invité

-Euhmm... tu sais Zelda, je vais mieux. Maintenant que tu vas bien je suis soulagé...
- C-C'est vrai ? ♥ Dit-elle avec des étoiles dans les yeux. Tu t’inquiétais pour moi !!? Mais 'faillait pas ... Je roupillais tranquillement ! S'exclama-t-elle sur le ton de la plaisanterie.

Apollo avait l'air de se remémorer quelque chose de pas très ... Amusant. Il devait sûrement repenser à son séjour à l'hôpital, bien qu'il ne soit pas entièrement terminé. Cela était compréhensible. Personne n'aime l'hôpital, à part quelques exception peut-être.Ou alors au métro, qui restait tout de même un moment perturbant. Zelda ne savait d'ailleurs même pas si Apollo avait passé toutes les opérations qu'il devait passer, s'il était considéré comme un blesser léger ou grave. Elle ne savait d'ailleurs même pas si elle même était considérée comme une blessée légère ou grave. Mais ceci l'importait peu car à présent, elle se sentait beaucoup mieux. Et Apollo aussi, visiblement. Même si parfois, les gens ne font qu'un sourire pour cacher leur souffrance... Zelda ne connaissait que trop bien cette situation. Elle même, ses sourires n'étaient toujours pas les plus honnêtes. Mais cela n'était pas le principal sujet, elle espérait juste qu'Apollo se sentait mieux. Il faisait un grimace en fronçant les sourcils, en repensant à ça, apparemment. Il n'avait pas l'air très réjoui de ce qu'il avait vécu. Mais encore une fois, c'est tout à fait compréhensible. Mais passons, ces souvenir avaient l'air " douloureux ". La jeune scientifique ne put s'empêcher de rire intérieurement en voyant la mine de l’avocat. Zelda déclara donc à Apollo d'un ton calme et posé :

- Sinon, pas trop perturbé ?

Il faut avouer que cette question ne servait strictement à rien. Qui ne serait pas perturbé après un tel incident ? Un attentat au métro. Qui ne serait pas traumatisé ? Et être blessé en plus de ça ne pouvait pas arranger les choses. Ce qui était le cas d'Apollo. Cela semblait encore difficile pour lui de parler de ceci. Zelda pensa qu'il serait peut-être temps de changer de sujet. Elle posa un coude sur le bord du fauteuil et regarda Apollo en souriant ~~comme toujours, en fait~~.
Mais une seule pensée occupait l'esprit de la jeune femme : Il est bizarre quand il n'est pas coiffé. Son regard ne pouvait s'empêcher de se pointer sur les " Antennes " du jeune homme. Et des fois elle n'arrivait pas à se retenir de rire.

Elle regarda les béquilles posées à coté du fauteuil et donna un violent coup de pied dedans ( folle vous allez dire ? Pas du tout. Juste un peu énervée. ) , avant de se relever brusquement du fauteuil d'un bond. Cela lui prit d'un coup. Elle refusait strictement de rester là à ne rien faire. Elle serra les poings et déclara :

- J-Je n'ai pas besoin de ces trucs idiots ! C'est pas avec une opération à l'épaule et près du coeur que je ne peux pas marcher n'est-ce pas !? Regarde-moi Apollo !! Je suis en pleine forme ! Enfin ... Oui ! En pleine forme ! Ils pensent vraiment que les gens sont si sensibles, ces infirmiers !? Et bien non ! Regardez-moi sales docteurs, je suis en pleine f-o-r-m-e !! Alors je peux sortir de cet hôpital ridicule avant ces deux jours obligatoires !! Déclara-t-elle en levant un poing vers le ciel.

Zelda se gratta la tête avec le poing qui était en l'air il n'y a encore que quelques secondes et dit à Apollo en riant :

- T-Tu crois que les médecins me laisseront sortir si je fais ça ? ... Dit-elle avec un peu d'espoir dans la voix.

Elle se déplaça pour aller jusqu'à la fenêtre et regarder dehors. Une fois arrivée jusqu'à la fenêtre, elle plaça ses coudes sur le bord et déclara d'une voix bien plus posée qu'il n'y a que quelques secondes :

- La ville est vraiment jolie, sous sa couverture de neige... Dit-elle en poussant un soupir agréable. Hum. J'ai toujours adoré la neige!...

Elle resta quelques secondes dans les nuages avant de déclarer :

- ... Mais je ne peux pas en profiter. Dit-elle en envoyant un regard glacial aux béquilles, écrasées par terre.

D'ailleurs, en y repensant, quand elle s'était réveillée du coma, on aurait pu dire que c'était ... Mémorable.

***

Zelda ouvrit les yeux, sans aucune idée de l'heure, et avec un terrible mal de crâne. La jeune femme avait l'impression de dormir depuis des siècles. Mais non. Deux jours, en fait. Après avoir regardé la chambre dans tous ses détails, Zelda sursauta et se plaqua une main sur la bouche. En ne pensant qu'à une chose : OH. MON. DIEU. Je suis à l'hôpital !! Non, par pitié !! Une infirmière entra dans la chambre, une piqûre à la main. Avec un sourire narquois :

- Inspectrice Devil, votre piqûre est prête.
- ...!!! N-Non! Répondit-elle en lançant un coussin sur l'infirmière. N-Ne me touchez pas ! J-Je vais très bien !

L'infirmière s'approcha et planta sans crier garde la piqûre dans le bras de l'inspectrice, cette dernière se sentit soudain très fatiguée et s'endormie aussitôt. L'infirmière partit en riant. Mais quelques heures après, Zelda se réveilla, remit ses vêtements normaux, alla se doucher, se coiffa et se maquilla afin de passer inaperçue dans l'hôpital et se dirigea aussitôt vers la chambre d'Apollo Justice, pour s'assurer que tout allait pour le mieux.

***

Zelda fit une grimace en se remémorant cela. Après tout, elle n'avait jamais vraiment aimé les piqûres ~~elle les détestait même~~. Elle arrêta d'envoyer un regard vide à la fenêtre pour orienter son regard vers Apollo. Elle lui dit d'une voix claire et calme:

- Bon je vais y aller, moi. Bon rétablissement, Pollo.

Zelda ravala sa salive et hésita à s'approcher d'Apollo et mit son visage juste au dessus de celui de l'avocat, qui semblait visiblement étonné, puis déclara d'une voix triste, toujours le sourire aux lèvres certes, mais en haussant les sourcils :

-Je dois partir pour les Etats-unis, dans quelques jours. Je n'ai pas le choix, j'ai des raisons personnelles qui m'obligent à m'y rendre, je voulais juste te prévenir ... Je ne t'oublies pas Apollo !

Zelda déposa un baiser sur les lèvres d'Apollo très rapidement, elle espérait juste qu'Apollo ai compris les sentiments qu'elle ressentait pour lui. Puis elle s'en alla très vite, sans se retourner, avec les larmes aux yeux. Ce fut sûrement la dernière fois qu'ils se revoyaient.

« Sinon, pas trop perturbé ?... »

L’avocat ne put s’empêcher de réprimer un sourire.

« Non… » répondit-il d’un air convaincu avant d’ajouter maladroitement « Enfin… je crois. »

En voyant Zelda s’accouder à sa chaise puis le regarder en souriant il hésita à continuer. Quelque peu gêné -même s’il commençait à s’habituer aux introspections de la jeune inspectrice- il passa une main dans ses cheveux pour remettre en arrière quelques mèches sombres qui n’avaient pas lieu de se promener habituellement sur son front.

Soudain, Zelda donna un violent coup de pied dans les béquilles situées à côté de son siège : interloqué, l’avocat suivit des yeux ces dernières se glisser furtivement sous son lit. Zelda était debout, et s’écria :

« J-Je n'ai pas besoin de ces trucs idiots ! C'est pas avec une opération à l'épaule et près du cœur que je ne peux pas marcher n'est-ce pas !? Regarde-moi Apollo !! Je suis en pleine forme ! Enfin ... Oui ! En pleine forme ! Ils pensent vraiment que les gens sont si sensibles, ces infirmiers !? Et bien non ! Regardez-moi sales docteurs, je suis en pleine f-o-r-m-e !! Alors je peux sortir de cet hôpital ridicule avant ces deux jours obligatoires !! » Affirma-t-elle, le poing vers le ciel.

D-Deux jours seulement ?! J’aurai juré que dans d’autres hôpitaux c’était au moins deux mois… pensa Apollo, totalement désabusé.

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Zelda se gratta la tête avec le poing qui était en l'air il n'y a encore que quelques secondes et lui demanda en riant :

« T-Tu crois que les médecins me laisseront sortir si je fais ça ? ... » dit-elle avec un peu d'espoir dans la voix.

« Euh… »

Il la regarda de la tête jusqu’aux pieds en train de faire son salut de boxeur. Son teint était plutôt pâle mais ses membres ne tremblaient pas et elle ne semblait plus éprouver la douleur qu’il avait perçu quand elle s’était déplacée… Ou alors feignait-t-elle cette soudaine forme ?

« Physiquement oui, ça a plutôt l’air d’aller… » admit-il avec un petit air moqueur. « Ils te laisseront sûrement sortir à condition que tu ne montres pas trop de signes d’agressivité… Si tu vois ce que je veux dire. » ajouta-t-il en cherchant des yeux les béquilles sous son lit.

Alors que moi, je ne peux même pas faire un pas. Grrr…

Elle se déplaça pour aller jusqu'à la fenêtre et regarder dehors. Une fois arrivée jusqu'à la fenêtre, elle plaça ses coudes sur le bord puis déclara d'une voix bien plus posée qu'il n'y a que quelques secondes :

« La ville est vraiment jolie, sous sa couverture de neige...» Dit-elle en poussant un soupir agréable. « Hum. J'ai toujours adoré la neige!.. »

Elle resta quelques secondes dans les nuages avant de déclarer :

« ... Mais je ne peux pas en profiter. » Dit-elle en envoyant un regard glacial aux béquilles, écrasées par terre.

Apollo haussa légèrement les épaules :

« Si tu veux tu peux ouvrir la fenêtre. Ca ne me dérange p… »

La porte s’ouvrit soudain, sans que les deux s’y attendent.

« Ai-je bien entendu ?! » s’enquit une infirmière, médicaments sous le bras. « Il est hors de question que vous ouvrez quoique ce soit dans cet hôpital ! Votre bouche est juste autorisée quand on vous pose des questions ou qu’on vous donne la becquée !! Rien de plus ni de moins, est-ce clair ?! »

« Q-Quoi ?! Qu’est-ce que vous faites là ?! Vous nous espionnez ?! » S’insurgea Apollo.

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« Non je passais par là et j’ai bien fait. J’espère que le message est bien passé. Quand à vous Melle Devil, je vous prierai de retourner dans votre chambre, je passerai vous voir dans quelques instants. » ajouta-t-elle en désignant de la tête les remèdes qu’elle portait.

Mon œil ouais qu’elle passait par là…!

Sur ce, la jeune soignante referma la porte promptement. Zelda fit une drôle de moue. Quelques instants passèrent puis elle déclara, d’une voix résignée :

« Bon je vais y aller, moi. Bon rétablissement, Pollo. »

« Ok merci ! dit-il. …Toi aussi Zelda. »

Il jugea bon qu’elle aille se reposer dans sa chambre : il n’avait pas envie qu’elle fasse brusquement un malaise à cause de la fatigue. Le brun devina à son regard dans le vague que les souvenirs remontaient à la surface. Des souvenirs émergeant qui pouvaient brusquement annihiler votre force puis vous rendre malade à en vomir. Il ne le savait que trop bien.

Il voulut dire quelque chose mais Zelda se pencha soudain vers lui en déclarant :

« Je dois partir pour les Etats-Unis, dans quelques jours. Je n'ai pas le choix, j'ai des raisons personnelles qui m'obligent à m'y rendre, je voulais juste te prévenir ... Je ne t’oublie pas Apollo ! »

Elle lui déposa un baiser rapide sur les lèvres puis quitta la chambre sans se retourner. Apollo resta un moment immobile, sans réellement comprendre ce qui venait de se passer. Il réagit trop tard :

« Zeld—ARRRH !! »

Il se recroquevilla – encore une fois- les deux mains sur sa côte gauche, une douleur le tiraillant le long du flanc. Conscient qu’il ne pourrait pas la rattraper, il écouta ses pas s’éloigner peu à peu dans le couloir de l’établissement médical. Puis ce fut le silence. Il n’arriva qu’à percevoir des murmures venant de l’accueil des bruits stridents de quelques tables roulantes à l’étage d’en bas.

Il ne l’avait jamais envisagé. Mais ce qu’elle venait de faire le lui prouvait. Il réfléchit un moment à chacune de leur rencontre. Il y en avait peu d’ailleurs et pour être honnête, ils se connaissaient à peine. Mais la perspective d’avoir subit une épreuve saisissante ensemble avait crée une sorte de « complicité ». Ils se connaissaient mais ils ne se connaissaient pas vraiment. Ils savaient certaines choses mais ils ne savaient rien. Il soupira puis tourna vers la fenêtre.

La neige s’était brusquement arrêtée de tomber et des rayons de soleil peinaient à percer le ciel blanc.

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